Clause Wiseler au sujet du site de Esch-Belval

Hélène Messang: Effectivement pour l’instant, ce projet d’Esch-Belval, cette réalité d’Esch-Belval, est-elle luxembourgeoise?

Éric Molodtzoff: Oui, elle est luxembourgeoise, elle pèse un milliard d’Euros. A nos côtés, Claude Wiseler, bonjour.

Claude Wiseler: Bonjour.

Éric Molodtzoff: Vous êtes le ministre luxembourgeois du Développement durable et des Infrastructures.

Est-ce que vous pourriez nous expliquer pourquoi ce projet qui sort de terre ici est absolument vital pour le Luxembourg?

Claude Wiseler: C’est absolument vital, parce qu’en fait c’est un de nos gros projets au niveau de l’aménagement du territoire. Nous avons trois de ces projets-là au Grand-Duché, Belval est le projet principal, le projet le plus avancé.

Donc, il est vital au niveau de l’aménagement du territoire, mais aussi au niveau de ce que nous voulons effectivement implanter ici, puisque c’est la naissance de la nouvelle université de Luxembourg. Donc, il y a tout un pôle scientifique, technique qui est créé avec l’université, et autour duquel nous espérons tout simplement que pourront s’installer des entreprises de haute technologie. Et donc, pour créer cet essor, ce développement est absolument essentiel et nécessaire.

Et troisièmement, c’est également historiquement important pour nous. Nous sommes ici sur un site industriel, un site sidérurgique et nous essayons de préserver l’histoire du Grand-Duché en préservant tous les hauts fourneaux, en les montrant et en les intégrant tout simplement dans la nouvelle ville, qui est en train de se créer.

Et ça, ça donne un ensemble cohérent, logique, sur lequel reposent beaucoup de nos espoirs.

[Reportage]

Éric Molodtzoff: Monsieur le Ministre, évidemment un projet d’une telle ampleur, juste à la frontière, a des répercussions chez le voisin, donc en France, du côté lorrain. Comment se passe la coopération avec le voisin français?

Claude Wiseler: Tout d'abord, je voudrais dire que je suis très content que ce soit un projet qui soit commun entre nos deux pays, et qu’on soit en avance [interrompu]

Éric Molodtzoff: Il ne l’était pas au départ, c’était un projet 100% luxembourgeois.

Claude Wiseler: Heureusement qu’on continue maintenant également de l’autre côté de la frontière. Parce que je conçois véritablement ce projet comme un projet commun. Et donc, le répondant que nous avons maintenant est important pour moi.

Mais il faut bien sûr organiser le projet, ça doit se faire sur plusieurs niveaux.

Il y a un niveau gouvernemental, avec une commission intergouvernementale, qui doit être mise en place dans les semaines, dans les mois à venir. C’est donc un élément important.

Mais de l’autre côté il y a, bien évidemment, également une coopération au niveau communal ainsi qu’au niveau régional, avec la mise en place d’un GECT, donc d’un instrument de coopération transfrontalière, qui nous permettra de résoudre sur le terrain les problèmes qui se posent au quotidien. Je crois que ces deux niveaux sont importants.

Et je crois qu’il s’y ajoute encore un autre niveau, qui est celui du travail en commun d’un certain nombre d’entreprises, respectivement d’organismes. Par exemple celui du transport, mis en place entre les différentes compagnies de trains, de lignes communes – nous allons ouvrir lundi prochain une nouvelle ligne entre Thionville et Longwy, qui passe justement par Belval – mise en place de routes communes. Donc, tout ça c’est un travail de longue haleine, un travail où il faut énormément de coordination.

Éric Molodtzoff: Une route qui s’est quand même fait attendre. En tout cas ce projet de la fameuse liaison.

Hélène Messang: Enfin du concret.

Claude Wiseler: Une route qui s’est fait attendre, une route, si vous regardez derrière nous, qui est en train de se construire, qui est, du côté luxembourgeois, un des gros investissements. Je crois que si nous avançons bien, et nous investissons beaucoup là-dedans [interrompu]

Éric Molodtzoff: 6 millions d’Euros, je crois, sur cette route?

Claude Wiseler: 6 millions d’Euros du côté français, oui, 250 millions d’Euros du côté luxembourgeois, pour passer le tunnel au-dessus de Belval pour aller rejoindre le système autoroutier luxembourgeois, et pour permettre ainsi de dégager la ville d’Esch, et d’ajouter un nouvel axe pour le traffic transfrontalier.

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