"Rio+20" - Marco Schank: "Les résultats ne sont pas satisfaisants"

Le 26 juin 2012, Marco Schank, ministre délégué au Développement durable et aux infrastructures, a livré son appréciation des résultats de la conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio, a présenté l’intitiave Yasuni Equator et a détaillé le soutien financier prévu par le pacte climat.

Bilan de la conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio

Marco Schank a tout d’abord livré ses impressions sur la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement durable (CNUED), appelée "Rio+20", qui s’est déroulée du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro. Au centre de la conférence, qui avait rassemblé 114 chefs d’État et de gouvernement, figuraient l'économie verte et le cadre institutionnel du développement durable. L’objectif était d'assurer un engagement politique renouvelé pour le développement durable.

Se référant aux principaux résultats de la conférence, Marco Schank a d’emblée jugé que "les résultats de la conférence ne sont pas satisfaisants". Il a surtout pointé l’absence de résultats et d’engagements concrets qui font que la déclaration de Rio est restée en dessous du niveau d’ambition de l’Union européenne. "Le résultat n’est pas comparable avec celui de Rio de 1992", a-t-il poursuivi, ajoutant que la conférence reflète un succès relatif du multilatéralisme.

Malgré les résultats mitigés, Marco Schank a reconnu "que le texte comportait de bonnes orientations". "Il ne faut pas oublier qu’il y eu des progrès et que la conférence a permis de poser des bases permettant de mettre en œuvre les politiques", a-t-il nuancé. Parmi les principales avancées de la conférence, le ministre délégué au Développement durable a cité l’adoption d’une feuille de route pour une économie verte en tant qu’outil en faveur du développement durable, la nécessité d’un changement des modes de production et l’affirmation du lien qui existe entre économie verte et éradication de la pauvreté. Au niveau institutionnel, il a salué le renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Yasuni Equator - initiative pour éviter l’émission de gaz à effet de serre

Marco Schank a ensuite annoncé que le Luxembourg entend participer à hauteur d’un million d’euros via le fonds Kioto (programme Fast Start Finance) à l’initiative Yasuni Equator.

Initiée par la société civile, Yasuni Equator prévoit de laisser 920 millions de barils de pétrole sous terre dans une région de la forêt amazonienne considérée comme abritant la plus grande biodiversité du monde. L’objectif est d’éviter l’émission de gaz à effet de serre à hauteur de 410 tonnes. L’Équateur qui s’engage à ne pas exploiter les ressources de pétrole et à protéger la biodiversité demande une compensation financière de la communauté internationale qui couvre la moitié des revenus attendus et non perçus par le pays, soit 3,6 milliards de dollars. En échange de la contribution financière, le gouvernement équatorien va émettre aux pays contributeurs des certificats équivalent à la valeur de la contribution et reflétant le montant global des émissions de CO2 évités.

Marco Schank a souligné que les sommes générées seront versées dans un fond financier qui sera investi exclusivement dans le développement de sources d’énergies renouvelables et dans des programmes de reforestation.

Pacte climat - adopter un comportement moins énergivore

Marco Schank a enfin détaillé les principales mesures du pacte climat, en expliquant qu’il a pour objectif "d’ancrer la protection du climat à l’échelon communal". L’adhésion au pacte se fait volontairement par la signature d’une convention entre l’État (ministère du Développement durable et des Infrastructures) et les communes. Il prévoit la mise en place par les communes d’un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre comportant:

  • une gestion de la qualité sanctionnée par l’attribution de la certification "European energy award eea",
  • complétée par des mesures quantifiables.

Sa mise en pratique passe par la désignation d’une équipe climat qui sera animé par un conseiller climat au sein de chaque commune. Cette équipe climat est appelée à élaborer un programme de travail qui fera l’objet d’un suivi continu et sera documenté dans un rapport annuel au GIE MyEnergy.

La commune qui s’engage à mettre en œuvre le système de gestion de qualité "European Energy Award" (EEA), reçoit en échange un soutien financier de la part de l’État. La durée de la convention s’étendra jusqu’en 2020.

Soutien financier prévu par le pacte climat

  • En signant le pacte climat, la commune reçoit une subvention forfaitaire annuelle de 10.000 euros pour les frais de fonctionnement qui sera complétée par le versement annuel d’une subvention des frais des conseillers climat internes et externes.
  • À partir de la première certification, la subvention annuelle variera en fonction de la catégorie de certification (3 catégories).
  • À partir de la 2e année qui suit la certification, la subvention sera modulée avec l’atteinte d’objectifs de réduction des émissions GES quantifiables dans le domaine des infrastructures communales et des ménages.

Dernière mise à jour