Nouvelle campagne de communication de la Commission européenne "Le monde que j'aime"

Construisons le monde que nous aimons

Par Connie Hedegaard, commissaire européenne chargée de l'action pour le climat

Les médias se font tous les jours l'écho de tristes records: émissions de CO2, fonte des glaciers, sécheresses, inondations, prix des denrées alimentaires… Ces nouvelles sont déprimantes et aggravent l'inquiétude vis-à-vis du changement climatique.

Lors d'une enquête réalisée en 2011 par la Commission européenne auprès de 27.000 Européens, les personnes interrogées ont déclaré que le changement climatique les préoccupait davantage qu'avant le sommet de Copenhague sur le climat organisé en 2009. Cela n'a rien de surprenant: même si tous les regards se portent aujourd'hui sur la crise économique, la plupart des gens n'oublient pas que le problème du changement climatique est toujours bien présent.

Pourtant, malgré une prise de conscience croissante, trop de gens, dans trop de pays, en font encore trop peu. Beaucoup n'effectuent même pas les gestes qui suffiraient à leur faire économiser du temps et de l'argent. Cela est dû en partie à certains blocages et à un manque d'incitation. Mais je pense aussi que cette attitude est liée au fait que la peur ne motive que jusqu'à un certain point. L'être humain a besoin d'un idéal, il a besoin d'accomplissement. Il a besoin de savoir de manière très concrète ce qu'il peut faire et que ce qu'il fait a de l'importance.

Et croyez-moi, cela en a, car il ne s'agit de rien moins que de l'avenir de la planète. D'ici à 2020, nous pourrions réduire la pollution due au CO2 d'une quantité correspondant aux émissions annuelles cumulées de l'Irlande, de la France, de la Finlande, de la Belgique et du Portugal si tous les Européens modifiaient leurs habitudes en matière notamment d'alimentation, de consommation, de transport et de chauffage.

C'est la raison pour laquelle la Commission vient d'organiser une nouvelle campagne paneuropéenne pour le climat. J'ai lancé la semaine dernière, à l'hôtel de ville de Londres, l'initiative "Le monde que j'aime, le climat qui va avec", en collaboration avec Ed Davey, ministre britannique de l'énergie et du changement climatique, Colin Firth, Oscar du meilleur acteur 2011, ainsi que des représentants d'entreprises et de la société civile venus de toute l'Europe.

"Le monde que j'aime" est une plateforme d'échange sur les solutions permettant de lutter contre le changement climatique. En quoi consiste-t-elle exactement? Tout d'abord, plutôt que de se concentrer uniquement sur le problème, nous nous intéressons à ce qui peut être fait avec les moyens existants – modestes ou de plus grande envergure – pour réduire les émissions de CO2 et améliorer la qualité de vie. Je ne connais aucun pays qui n'ait pas de solution originale et novatrice à présenter, que ce soit une architecture hors norme, des immeubles de bureaux, des mairies, des hôpitaux, des hôtels ou des quartiers entiers respectueux du climat, des systèmes de transport intelligents mettant en œuvre des nouvelles technologies qui permettent de réduire les encombrements et la pollution, ou des restaurants gastronomiques cuisinant exclusivement des produits locaux.

Ensuite, nous ne voulons plus d'une communication à sens unique. Nous ne voulons pas dire aux gens comment ils doivent vivre. Nous voulons échanger les points de vue sur les moyens d'améliorer la santé et de réduire la facture énergétique. Mais nous voulons aussi écouter et comprendre ce qui empêche de mettre en pratique des idées plutôt sensées, comme celle de se rendre au travail à vélo, par exemple. Dans les grandes villes européennes, on passe en moyenne huit jours entiers par an coincé dans les embouteillages. Le vélo permet d'économiser du temps, de l'argent et du CO2. Il évite aussi les kilos superflus (jusqu'à 4 par an!). Alors, pourquoi ne pas le faire? Il en va de même pour les économies d'énergie à la maison: il suffit de réduire le chauffage d'un degré pour diminuer sa facture annuelle de 5 à 10%.

Si ces mesures n'attirent pas davantage de personnes, ce ne peut être que parce qu'elles ne sont pas connues ou en raison de l'existence de certains blocages. Nous devons nous pencher sur la question et réfléchir avec les États membres aux moyens de les surmonter.

Nous invitons donc les particuliers, les entreprises et les organisations partenaires à participer et à se joindre au débat. Nous mettons à leur disposition notre site web et les événements que nous organiserons pour présenter leurs solutions. Ils pourront également participer à un concours destiné à désigner la solution à faible intensité de carbone la plus efficace et la plus originale. Il est essentiel à nos yeux d'apporter une valeur ajoutée aux organismes qui nous soutiennent, parce que les partenariats constituent le moteur de la campagne. Nous sommes très reconnaissants de l'enthousiasme avec lequel des organisations de toute l'Europe lui ont apporté leur soutien. Lors du lancement de la campagne, plus de 75 organisations de tous les États membres (associations professionnelles, ONG, universités et institutions publiques) s'étaient déjà enregistrées comme partenaires officiels.

Chaque jour naissent de nouvelles initiatives et de nouveaux partenariats. La semaine dernière, un grand magazine économique autrichien a offert de l'espace publicitaire, et grâce au soutien de la confédération des industries danoises, des représentants de sociétés ont pu se rendre sur le terrain et visiter des usines ayant mis au point des technologies de pointe pour augmenter les profits grâce à l'efficacité énergétique. Par ailleurs, l'alliance internationale Sustainia, présidée par Arnold Schwarzenegger, a annoncé qu'elle soutenait «Le monde que j'aime». L'an prochain, nous travaillerons ensemble pour instaurer un dialogue politique sur les moyens de modifier les comportements et de diffuser les solutions durables à grande échelle.

J'adresse aux gouvernements, aux entreprises et aux citoyens européens le message suivant: rejoignez-nous! Aidez-nous par des actions concrètes. Aidez-nous à partager les solutions qui ont fait leurs preuves. Aidez-nous à identifier le meilleur projet européen sobre en carbone. Aidez-vous vous-mêmes à économiser du temps et de l'argent.

Aidons-nous mutuellement à construire le monde que nous aimons!

Contexte

La campagne "Le monde que j'aime" durera jusqu'à la fin 2013. Elle vise à mettre en évidence les solutions existantes pour atteindre l'objectif que s'est fixé l'UE de réduire de 80 à 95% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.

Communiqué par le ministère du Développement durable et des Infrastructures / Département de l'environnement

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