Présentation du rapport de l'Observatoire de l'environnement naturel par Marco Schank

Le 18 juillet 2012, le ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, Marco Schank, et le président de l’Observatoire de l’environnement naturel, Camille Gira, ont présenté le deuxième rapport de l’Observatoire de l’environnement naturel et ont donné un aperçu de l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan national concernant la protection de la nature (PNPN).

L’Observatoire de l’environnement naturel a pour mission principale de suivre l’état de conservation de la diversité biologique, de proposer des recherches et de suivre la mise en œuvre du plan national sur la protection de la nature qui repose sur un catalogue d’actions de 41 mesures concrètes. Tous les deux ans, l’observatoire rédige, en outre, un rapport détaillé sur la politique en matière d’environnement naturel.

Mise en œuvre du plan national concernant la protection de la nature

Les principales conclusions de ce rapport, qui ont été présentées lors de la conférence de presse, mettent en lumière les réussites, mais aussi les points faibles de la politique qui a été menée en matière d’environnement naturel.

Les points forts cités sont notamment :

  • des avancées notables dans le cadre législatif;
  • le monitoring des espèces et habitats initié en 2009 ;
  • des plans d’action réalisés et leur mise en œuvre qui a été entamée ;
  • un cadastre des biotopes a été établi ;
  • le seuil des 5000 ha sous contrats biodiversité a été atteint.

Et les points faibles énoncés par l’observatoire sont :

  • une acquisition insignifiante de terrains pour la conservation de la nature, voire des déficits en matière de compensations ;
  • des retards dans la réalisation de renaturations de cours d’eau ;
  • des réticences d’entamer la réforme de la prime à l’entretien des paysages ;
  • la lenteur des procédures de désignation de zones protégées nationales ;
  • un progrès peu visible vers une couverture totale du territoire par des stations biologiques ;
  • la lenteur de la réforme du règlement "biodiversité".

Appréciation générale de l’état de la nature et de la biodiversité

Pour l’Observatoire de l’environnement naturel, il est particulièrement difficile d’évaluer l’état de la biodiversité au Luxembourg. Un monitoring scientifique en la matière a été mis en place au Luxembourg depuis 2009. Force est également de constater que les habitats et espèces forestières se présentent dans un état de conservation plus favorable que les espèces et biotopes caractéristiques du milieu ouvert.

Cette raréfaction des espèces et habitats du milieu ouvert est imputable à une disparition de biotopes, ainsi qu’à la fragmentation et la banalisation de nos paysages et il importe également de prendre des mesures spécifiques destinées à préserver certains groupes d’espèces par le biais de plans d’action espèces et habitats.

Les recommandations de l’Observatoire de l’environnement naturel

Les recommandations concernant la révision du PNPN soulignent surtout qu’il faudra prendre en compte les stratégies internationales et européennes et assurer la coordination/complémentarité des acteurs ainsi que les moyens budgétaires et ressources humaines nécessaires aux réalisations visées.

La politique agricole commune (PAC) est l’instrument politique et financier avec l’impact le plus direct et conséquent sur la conservation de la biodiversité en Europe.

Dans son analyse, l’Observatoire juge également qu’un rôle important devrait incomber à l’agriculture et au secteur privé dans la protection de la nature. Pour impliquer davantage les agriculteurs, il est suggéré de réformer la prime à l’entretien des paysages, de promouvoir activement les programmes agri-environnementaux et "Biodiversité" et d’adapter ces deux programmes d’aides, de promouvoir l’agriculture biologique et ses chaines de distribution.

Parallèlement, le rapport de l’Observatoire de l’environnement naturel souligne l’importance de la mise en place de l’"Oekobonus", un cadre rigoureux à la mise en œuvre des mesures compensatoires. Enfin, le rapport préconise que la construction de nouvelles infrastructures routières ne pourra être entamée sans la réalisation en parallèle de mesures compensatoires rétablissant la continuité des paysages.

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