Marco Schank à la conférence des Nations unies sur le développement durable "Rio+20" à Rio de Janeiro

Marco Schank, ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, participe du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro à la conférence des Nations unies sur le développement durable, également appelée "Rio+20". La délégation luxembourgeoise est présidée par S.A.R. le Grand-Duc.

Les thèmes principaux choisis pour cette conférence sont l'économie verte et le cadre institutionnel du développement durable, l'objectif étant d'assurer un engagement politique renouvelé pour le développement durable.

Dans son intervention au cours de la table ronde intitulée "Comment mettre en œuvre les résultats de la conférence Rio+20?", le ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, Marco Schank, a soulevé les points suivants:

Le Luxembourg et l’aide au développement

Pour le Luxembourg, le développement durable et l’éradication de la pauvreté sont des objectifs primordiaux et inséparables. En 1992, lors de la première conférence de Rio, le Premier ministre du Luxembourg de l’époque, Jacques Santer, avait annoncé que l’aide publique au développement du Luxembourg atteindrait 0,7% du revenu national brut (RNB) d’ici l’année 2000. Cet engagement a été rempli et a même été dépassé, puisque depuis 2009, l’aide publique au développement du Luxembourg a franchi le seuil de 1% du RNB.

Développement et lutte contre les changements climatiques

Cet engagement ne signifie pas pour autant que l’aide publique au développement soit le seul instrument à travers lequel le Luxembourg peut coopérer avec les pays en développement. Il importe pour le Luxembourg de garantir l’additionnalité du financement de la lutte contre les changements climatiques par rapport à l’aide publique au développement. Le Luxembourg a décidé que son fonds "Climat et énergie", initialement mis en place pour financer les mesures domestiques et les mécanismes de Kyoto, pourrait aussi servir à aider les pays en développement pour la mise en place de mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique. Ce fonds est alimenté par une taxe sur les carburants.

Limites des ressources

"Nous devons être conscients que les temps des ressources abondantes et bon marché sont passés. "Rio+20" aurait dû être l’occasion de nous donner des objectifs ambitieux dans des domaines essentiels pour un développement durable tels que l’énergie, l’eau, les sols et les écosystèmes, les océans et la consommation et la production durables.

En particulier, je pense qu’il faut à tout prix protéger les forêts mondiales qui sont le plus grand réservoir de notre diversité biologique et notre meilleur allié dans la lutte contre le changement climatique. À moyen terme, les gouvernements devraient s’engager à une déforestation zéro!

Pareil pour les écosystèmes marins, il faut assurer que d’ici 2020 nos océans soient propres, restent productifs et riches en biodiversité. L’établissement d’un réseau de zones protégées marines sur au moins 10% de la surface de nos mers est essentiel à cet égard.

Enfin l’eau douce, l’élément essentiel pour la vie tout court. Le Luxembourg pense que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un droit pour chaque humain et qu’il faudra dès lors permettre cet accès à chacun au plus tard d’ici 2030.

Il nous faut donner l’objectif d’une énergie durable pour tous et fournir un accès universel aux services énergétiques durables pour tous d’ici 2030. En matière de consommation, l’efficience énergétique reste un de nos plus grands défis", a noté Marco Schank.

Économie verte et subsides dommageables à l’environnement

Le Luxembourg est satisfait de l’adoption d’une feuille de route pour l’économie verte. Un aspect important de l’économie verte qu’il ne faudrait pas oublier réside dans les subsides dommageables à l’environnement, qui constituent un frein sérieux au développement durable. Non seulement affectent-ils le capital sur lequel repose le développement durable, mais ils peuvent également avoir des répercussions négatives sur la pauvreté et les inégalités de revenus. Réduire, voire abolir les subventions dommageables à l’environnement telles les subventions aux énergies fossiles ou à l’énergie nucléaire ou aux pratiques forestières ou de pêche non durables est une mesure indispensable.

Valeur économique des écosystèmes et de la biodiversité

Suivant les directives du plan stratégique de la convention sur la diversité biologique, le Luxembourg a décidé de mener une évaluation des services des écosystèmes et de la biodiversité. Qu’il s’agisse de services culturels ou bien de services d’approvisionnement, ces services éco-systémiques soutiennent les conditions favorables à la vie sur terre et jouent un rôle fondamental pour nos systèmes socio-culturels.

Gouvernance pour le développement durable

Le Luxembourg se réjouit des avancées en vue d’un renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement. Toutefois, il ne faut pas s’arrêter à mi-chemin. Le Luxembourg reste convaincu du bien-fondé de la création d’une Organisation mondiale de l’environnement.

"Les défis futurs restent importants. Nous ne pouvons plus vivre dans l’inconséquence et nous devons enfin prendre nos responsabilités", a conclu le ministre délégué.

Dernière mise à jour