Présentation des résultats de la conférence de Copenhague

Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, et Marco Schank, ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, ont présenté le 21 décembre 2009 les résultats de la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tenait du 7 au 18 décembre 2009 à Copenhague.

"Nous sommes déçus des résultats de la conférence", a résumé Claude Wiseler. "L’accord obtenu n’est pas celui que nous avions espéré. Le Luxembourg, mais aussi l’Union européenne (UE), avaient de plus grandes ambitions", a-t-il dit. Selon lui, plusieurs objectifs de l’UE ne se retrouvent pas dans l’accord. Ce dernier n’est pas contraignant et ne contient ni des objectifs précis de réductions des émissions de CO2, ni de mécanisme de suivi ou de monitoring, a expliqué le ministre, avant d’admettre qu’il s’agit là du seul accord possible. "À un certain moment, il était clair qu’on ne pouvait pas aller plus loin. C’était ceci ou rien!", a regretté Claude Wiseler.

Points positifs de l’accord

Le ministre du Développement durable a néanmoins appelé à regarder de près l’accord trouvé afin de mettre en évidence ses éléments positifs. Tout d’abord, la seule existence de l’accord est déjà positive, a-t-il dit. "Il s’agit du premier accord mondial sur la protection du climat", a souligné Claude Wiseler, et de rappeler que le protocole de Kyoto n’était contraignant que pour les parties signataires et que deux tiers des émissions mondiales sont aujourd’hui dues à des pays non-signataires de ce protocole.

Selon Claude Wiseler, l’accord fixe aussi l’objectif de limiter l’augmentation de la température planétaire à 2° Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et prévoit des investissements, à court terme (2010-2012), de 30 milliards de dollars afin d’aider les pays les plus vulnérables pour s'adapter à l’impact du dérèglement climatique. La reconnaissance que plus de 100 milliards d’euros seront nécessaires à partir de 2020 dans la lutte contre le changement climatique est un autre point positif de l’accord pour le ministre Wiseler, qui a aussi salué la création d'un fonds spécial pour le climat chargé de gérer les sommes investis.

"Bien qu’à nos yeux, cet accord n’est pas suffisant, il s’agit bel et bien d’un premier pas, certes petit, qui a été réalisé. Mais d’autres pas devront suivre!", a insisté Claude Wiseler, qui veut maintenant doubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés. "Quelque soit le résultat obtenu à Copenhague, nous devons prendre nos responsabilités pour avancer dans la lutte contre le changement climatique". Sur le plan national, il s’agit dès lors de se fixer des objectifs, notamment en matière de l’aide aux pays les plus vulnérables et en matière de réductions des émissions, ont annoncé Claude Wiseler et Marco Schank, et d’ajouter: "Nous devons de façon conséquente faire nos devoirs à domicile dans la lutte contre le changement climatique".

Pacte national pour le climat et le développement durable

À cet effet, les deux ministres ont lancé le pacte national pour le climat et le développement durable. Il s’agit d’un ensemble de mesures politiques, de débats ou d’événements "afin de définir notre politique contre le changement climatique et pour le développement durable, avec des objectifs à moyen et à long terme". La démarche fixée inclut des débats multipartites avec tous les acteurs concernés: l’État, les syndicats, les employeurs, les collectivités territoriales et les organisations non-gouvernementales (ONG). L’approche se veut globale. "Nous y voulons faire le lien avec l’économie et analyser les points sur lesquels nous n’avons pas pu avancer dans le passé", a dit le ministre délégué au Développement durable. Pour ce qui est des thèmes qui y seront abordés, Marco Schank a notamment cité la mobilité, le logement, l’énergie, la nature et la biodiversité, les écotechnologies, ou encore la recherche. De toute façon, "il n’y aura pas de thèmes tabous".

Le ministre Claude Wiseler a ensuite souligné l’importance de la prise de conscience des citoyens pour une politique de la protection du climat, autre thème qui sera abordé dans le cadre du pacte. À son avis, cette prise de conscience est déjà solidement ancrée parmi les gens au Luxembourg. Le défi consistera, selon lui, à faire le lien avec des mesures éventuellement contraignantes.

Selon les souhaits des deux ministres, le pacte sera présenté en janvier 2010 au Conseil de gouvernement afin de démarrer les travaux des groupes de travail entre mars et juin. Après les vacances d’été, le processus de consultation des autres acteurs sera lancé et le pacte pourra être débattu en automne 2010 à la Chambre des députés.

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