Marco Schank présente le premier rapport de l'Observatoire de l'environnement naturel

Le 9 décembre 2009, le ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures, Marco Schank, et le président de l’Observatoire de l’environnement naturel, Camille Gira, ont présenté le premier rapport de l’Observatoire de l’environnement naturel et ont donné un aperçu de l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan national concernant la protection de la nature (PNPN).

L’Observatoire de l’environnement naturel a pour mission principale de suivre l’état de conservation de la diversité biologique, de proposer des recherches et de suivre la mise en œuvre de plan national sur la protection de la nature qui repose sur un catalogue d’actions de 41 mesures concrètes. Tous les deux ans, l’observatoire rédige, en outre, un rapport circonstancié sur la politique en matière d’environnement naturel.

Mise en œuvre du plan national concernant la protection de la nature

Les principales conclusions de ce rapport, qui ont été présentées lors de la conférence de presse, mettent en lumière les points faibles et les réussites de la politique qui a été menée en matière d’environnement naturel.

Claude Origer du ministère du Développement durable et des Infrastructures a expliqué "que la mise en œuvre des mesures était globalement satisfaisante". Parmi les points forts de la mise en œuvre du plan national concernant la protection de la nature, il a cité :

  • Cadastre des biotopes: achevé en 2010
  • Contrats "Biodiversité" sur 5.000 ha: 4.000 ha en 2009
  • Étude faisabilité "Oekobonus": achevée
  • Désignation des zones "Habitats": achevé
  • Désignation de réserves forestières intégrales: objectif des 2.000 ha pourra être atteint en 2011
  • Adaptation du cadre légal: 2 règlements en cours de procédure, 4 publiés
  • Monitoring: étude préparatoire achevée, début des premiers inventaires en 2010
  • Transformations de forêts de résineux le long des cours d’eau: état d’avancement satisfaisant
  • Plan sectoriel «Paysages»: avant projet présenté
  • Plans d’action espèces/habitats: majorité des plans conclus, début de mise en œuvre

Seulement deux mesures sont, selon Claude Origer, déficitaires, à savoir les mesures qui sont menées pour acquérir des terrains et pour réformer les primes à l’entretien des paysages. Des efforts supplémentaires doivent, par ailleurs, être déployés dans le domaine des renaturations, dans le domaine du suivi scientifique de l’évolution des terrains soumis à des régimes subventionnés "Biodiversité" et "Agri-environnement" et pour lancer le programme national «Nature pour tous».

Appréciation générale de l’état de la nature et de la bioversité

Pour l’Observatoire de l’environnement naturel, il est particulièrement difficile d’évaluer l’état de la biodiversité au Luxembourg puisque le Luxembourg ne dispose pas encore d’un monitoring scientifique en la matière. Force est également de constater que les habitats et espèces forestières se présentent dans un état de conservation plus favorable que les espèces et biotopes caractéristiques du milieu ouvert.

"Cette raréfaction des espèces et habitats du milieu ouvert est imputable à une disparition de biotopes, ainsi qu’à la fragmentation et la banalisation de nos paysages", a expliqué Frank Wolff du ministère du Développement durable et des Infrastructures, en soulignant qu’il importait également de prendre des mesures spécifiques destinées à préserver certains groupes d’espèces par le biais de plans d’action espèces et habitats.

Les recommandations de l’Observatoire de l’environnement naturel

Dans ses recommandations au gouvernement, Camille Gira, le président de l’observatoire, a estimé que le gouvernement devrait déployer des efforts supplémentaires pour étendre le nombre de zones protégés. Il a également proposé de mettre en place un système national de monitoring de la biodiversité dès 2010 au Luxembourg, de prendre des mesures de conservation ciblées et scientifiquement validées. Il a souligné le besoin d’impliquer davantage les communes pour mieux couvrir l’ensemble du territoire national par des stations biologiques.

Dans son analyse, Camille Gira a également jugé qu’un rôle important devrait incomber à l’agriculture et au secteur privé dans la protection de la nature. Pour impliquer davantage les agriculteurs, il a suggéré de réformer la prime à l’entretien des paysages, de promouvoir des projets de pâturage extensif, d’augmenter les terrains agricoles gérés sous contrat «Biodiversité», de promouvoir l’agriculture biologique et de réformer la loi sur le remembrement.

Parallèlement, le rapport de l’Observatoire de l’environnement naturel souligne l’importance de mettre en place un «Oekobonus», un cadre rigoureux à la mise en place des mesures compensatoires. Enfin, le rapport préconise d’augmenter les moyens financiers et de revoir la loi modifiée du 31 mai 1999 portant institution d'un fonds pour la protection.

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